Aboubakry N’diaye – Publié le 03.12.2025, 20h35
La colère monte chez Dalkia Île-de-France. À l’issue de la première réunion des négociations annuelles obligatoires (NAO) 2026, la direction a proposé une augmentation globale de 1 %. Une mesure jugée « indécente » par l’intersyndicale, qui dénonce un mépris envers les salariés.
Selon les représentants, cette proposition ne couvre même pas l’inflation et ignore les compétences, les responsabilités et les efforts fournis quotidiennement par les équipes.
Les syndicats rappellent que les salariés assurent la continuité de service malgré le manque d’effectifs et garantissent la performance énergétique des sites. Face à cette situation, l’intersyndicale refuse la minimisation des difficultés, l’absence de reconnaissance et le manque de mesures fortes sur les salaires et les conditions de travail.
Elle exige une augmentation générale protégeant réellement le pouvoir d’achat, des revalorisations individuelles cohérentes, des effectifs adaptés, des engagements concrets pour la sécurité et une prime exceptionnelle au vu des résultats financiers.
La mobilisation s’est traduite par une grève ce mercredi 3 décembre, avec des rassemblements devant plusieurs sites, notamment à Mantes-la-Jolie. Selon les syndicats, 40 % des salariés étaient en grève, avec une forte participation à Sevran et Mantes. Les équipes ont été particulièrement mobilisées.
Les représentants dénoncent une situation intenable : jamais les hausses de salaires bruts n’ont dépassé 70 euros en cinq ans, alors que l’entreprise affiche des résultats solides et aucun endettement cette année.
Le contraste est jugé saisissant : Dalkia vient de remporter le « contrat du siècle » avec la Ville de Paris, un marché de 15 milliards d’euros sur 25 ans, détenu auparavant par un concurrent depuis 99 ans.
Pour les syndicats, il est incompréhensible que la direction se félicite de ce succès tout en proposant seulement 1 % aux salariés. FO et la CGT appellent à une mobilisation collective, estimant que seule la pression sociale permettra d’ouvrir de vraies négociations.
Une deuxième réunion NAO est prévue ce jeudi 4 décembre avec la présidente du groupe, Sylvie Jéhanno. Les syndicats porteront la voix des salariés avec fermeté et réclament une hausse de 15 % pour compenser l’inflation.
Si aucun progrès n’est obtenu, une action d’ampleur est envisagée le 15 décembre, jour de la signature officielle du contrat parisien. La grève sera reconduite ce jeudi à Mantes-la-Jolie, signe d’un bras de fer social qui ne fait que commencer.
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