Aboubakry N’diaye – Publié le 16.05.2025, 09h15
Près de 10 ans après sa dernière exposition d’art contemporain, Le Chaplin débute un tout nouveau cycle en invitant Dalila Mahdjoub, artiste plasticienne engagée.
C’est dans un contexte où les équilibres du monde sont bouleversés, où l’Histoire est interrogée dans sa narration et ses transmissions, que le Chaplin choisit d’inaugurer cette nouvelle programmation avec le travail de Dalila Mahdjoub : un art qui puise dans des interrogations communes, un art qui trouve à faire avec un « nous », qui tente de parler à toutes et tous.
A travers son exposition ILS ONT FAIT DE NOUS DU CINÉMA, Dalila Mahdjoub met en lumière un pan de l’Histoire encore trop peu connu : les camps d’internement créés pendant la guerre d’Algérie.
Dalila Mahdjoub
« Ils ont fait de nous du cinéma » est une expression arabe idiomatique à double sens. Elle exprime d’un côté la spectacularisation du fait colonial où l’autre est réduit à une image (et donc mis à distance de lui-même et du réel), et de l’autre côté elle signifie, sans détour : « ils se sont moqués de nous ».
À travers un ensemble d’œuvres, Dalila Mahdjoub poursuit ici son travail de décolonisation d’archives de toutes sortes : personnelles, institutionnelles, médiatiques…
Le point de départ de cet ensemble est l’inscription au verso d’une photographie de son grand-père dans l’album familial : « Souvenir de Djorf – ton père, Lakdar Mahdjoub ». Djorf était un camps d’internement dans l’Algérie coloniale.
Dalila Mahdjoub tire les fils de cette histoire, traversant alors d’autres histoires: une représentation théâtrale jouée par les détenus du FLN à la prison des Baumettes à Marseille, une sculpture coloniale au pied des escaliers de la gare Saint-Charles, le slogan paternaliste « Touche pas à mon pote »…*
* Texte écrit par Paul Emmanuel Odin, lors de l’exposition éponyme à « la Compagnie, lieu de création » à Marseille.
AUTOUR DE L’EXPOSITION
VISITES ACCOMPAGNÉES
→ Tout public : Dalila Mahdjoub vous invite à visiter l’exposition en sa présence. L’occasion d’échanger avec elle sur ses oeuvres et sa démarche.
Samedis 17 mai et 14 juin à 15h • gratuit
→ Établissements scolaires : des visites de l’exposition et des ateliers sont proposés aux écoles, avec Cécile de Rolland de l’Atelier Nuage.
Plus d’informations : info@lechaplin.fr
PROJECTIONS & RENCONTRES
→ Fanon, de Jean-Claude Barny
Frantz Fanon, un psychiatre français originaire de la Martinique vient d’être nommé chef de service à l’hôpital psychiatrique de Blida en Algérie. Ses méthodes contrastent avec celles des autres médecins dans un contexte de colonisation. Un biopic au cœur de la guerre d’Algérie où se livre un combat au nom de l’Humanité.
Samedi 17 mai à 18h • tarifs 6€/4,50€
→ Les mots qu’elles eurent un jour, de Raphaël Pillosio
« En 1962 Yann Le Masson filme des militantes algériennes à leur sortie de prison en France. 50 ans après, alors que la bande son a disparu, je pars à la recherche de ces femmes. Une enquête sur leur histoire silencieuse. Un essai sur le cinéma qui figure leur disparition, et pour toujours, les garde vivantes. »
– Raphaël Pillosio
Mercredi 11 juin à 20h • tarifs 6€/4,50€
LECTURE
→ Montserrat, d’Emmanuel Roblès
La médiathèque Louis Aragon nous propose de (re)découvrir l’histoire de Montserrat à travers la lecture d’extraits de cette pièce de théâtre. D’origine espagnole, l’écrivain Emmanuel Roblès est né en Algérie colonisée.
Dans Montserrat, il nous livre une intrigue qui prend pour base l’occupation du Vénézuéla par les Espagnols. Une autre colonisation, où répression, massacres et pillages se succèdent.
Samedi 14 juin à 16h • gratuit
Téléphone : 01 30 63 78 02
Mail : info@lechaplin.fr
Site web : www.lechaplin.fr
Centre culturel le Chaplin, Place Pierre Mendès France 78200 Mantes-la-Jolie